Chantre du balon rond, Eugène Saccomano est connu même des allergiques au football (parmi lesquels l'auteur de cette chronique) tant sa faconde et son enthousiasme trancendent ses commentaires d'un match en nouveau combat des Horaces et des Curiaces, avec néanmoins plus d'hommes sur le champ de bataille. Mais il convient de savoir que le journaliste est fin lettré, auteur de plusieurs ouvrages parmi lesquels le roman à la base du film Borsalino et d'un autre consacré à Louis Ferdinand Céline.
Avec GIONO, LE VRAI DU FAUX, il tord le cou aux médisances entachant le grand écrivain provençal. A la fin de la deuxième guerre mondiale, il fut accusé d'avoir collaboré et fut même incarcéré quelque temps et mis à l'index par le comité national des écrivains, organisme épurateur constitué pour partie de ratés et d'aigris. On a beaucoup reproché à Giono son pacifisme intégral mais c'est oublier qu'il avait vécu les tranchées de 14-18 avec leur cortège d'horreurs. Non seulement il ne fut pas collaborateur comme l'affirma Jean-Paul Sartre, l'agité du bocat (dixit LF Céline) qui, lui, fit jouer Les Mouches devant un parterre d'officiers allemands mais se mouilla pour sauver des persécutés parmi lesquels des juives et des réfractaires. Ce livre mise au point est d'utilité publique et donnera, souhaitons le, envie de lire ou de relire Jean Le Bleu, Regain ou Un hussard sur le toit.
GIOO, LE VRAI DU FAUX d' Eugène Saccomano Le Castor Astral 109 pages 12 €
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