Il est des écrivains qui ne peuvent être formatés dans un moule. Marginaux pour les uns, maudits pour les autres, esprits libres, ils sont généralement à contre-courant de la pensée dominante, politiquement incorrects, pour reprendre une expression en vogue.
Du dix-neuvième siècle à nos jours, Bruno de Cessole a établi en toute partialité, ce qui est son droit, LE DEFILE DES REFRACTAIRES. Parmi eux, on ne s'étonnera pas de trouver des hommes comme Léon Bloy, immense pamphlétaire, Léon Daudet, dont les éclats de voix hantent le Palais Bourbon soixante dix ans après sa mort ou Louis Ferdinand Céline que d'aucuns veulent enterrer dans la fosse de l'oubli pour ses écrits du temps de l'occupation. Dans ce cas, on pourrait en faire de même pour Louis Aragon, un des rares hommes de gauche présent dans cette anthologie qui fut un parfait stalinien et par là donc un salaud pas vraiment lumineux. De Marcel Aymé à Jean-Edern Hallier en passant par Vladimir Volkoff que l'auteur de la présente chronique eut le plaisir de rencontrer à plusieurs reprises dans un studio de radio parisien proche de la porte d' Auteuil, ce sont une cinquantaine de portraits qui sont dressés ici. Bruno de Cessole n'a pas cheminé dans un jardin du souvenir car quelques auteurs bien vivants sont également présents comme Jean d' Ormesson, Maurice G. Dantec ou Marc-Edouard Nabe. En revanche, aucune femme dans ces pages. Ces dames de la littérature française sont-elles trop "normalisées" ? La question mérite d'être posée.
LE DEFILE DES REFRACTAIRES de Bruno de Cessole L' Editeur 587 pages 24 €
Retrouvez A L' ECOUTE DES LIVRES chaque mercredi à 18h30 sur Radio Massabielle (97.8 Mhz et 101.8 Mhz) |