Tintin, Spirou, Tif et Tondu et bien d'autres personnages de papier sont emblématiques dans leurs premières aventures de la BANDE DESSINEE FRANCO-BELGE et de l' IMAGINAIRE COLONIAL. Rappelez vous de la récente polémique relative à "Tintin au Congo". Des associations comme le CRAN ont demandé son interdiction car jugé raciste et colonialiste. Il faut cependant se remettre dans le contexte de l'époque de sa création. Dans les années trente, la Belgique avait encore un empire colonial au Congo et, pour les occidentaux de l'époque, ou du moins la majorité d'entre-eux, le blanc était un civilisateur et les autres composantes humaines des êtres inférieurs. Le noir était "naturellement" décrit comme paresseux, l'arabe comme voleur et l'asiatique comme fourbe et cruel. Durant des décennies, la bande dessinée tant humoristique que d'aventures a véhiculé ces clichés avec des termes "tranquillement" racistes comme "mal blanchi", "moricaud" ou "face de citron". Il faudra attendre les années quatre-vingt pour voir évoluer une tendance inverse avec des auteurs tels François Bourgeon, condamnant l'esclavage, ou Jacques Fernandez, revisitant la colonisation de l' Afrique du Nord.. Philippe Delisle nous propose avec BANDE DESSINEE FRANCO-BELGE ET IMAGINAIRE COLONIAL une remarquable étude sur ce phénomène, abondamment illustrée d'extraits d'albums, que tout bédéphile se doit de posséder !
BANDE DESSINEE FRANCO-BELGE ET IMAGINAIRE COLONIAL des années 1930 aux années 1980 de Philippe Delisle éditions Karthala 202 pages 19 €
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